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Naviguer et Bricoler : La Vie Quotidienne sur Ilboued

posté les 14/03/1996 par Bruno vue(s)664

Culture sur le pont

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Tamaya indispensable pour l'astro

Tamaya indispensable pour l'astro

Naviguer et Bricoler : La Vie Quotidienne sur Ilboued

#TOUR DU MONDE

posté le 14/03/1996 par Bruno vue(s)664

Un bateau, c'est un atelier permanent. Pour partir, l'équipage doit avoir une collection complète de casquettes diverses et variées : plombier, menuisier, peintre, électricien, mécanicien, voilier, cuisinier, etc. Une boîte à outils conséquente et un service 24h sur 24 sont indispensables ! Lorsque, de plus, le capitaine est un peu du style Géo Trouvetout des océans et imagine quasiment chaque jour un nouveau projet pour améliorer le confort du bord, il faut s'attendre à tout !

Les placards de la cabine arrière d'Ilboued sont bourrés d'outils entretenus avec un soin jaloux. Les coffres situés sous la couchette avant sont pleins d'un matériel hétéroclite pouvant servir un jour, de pièces de rechange diverses, de bouts de bois et de pots de peinture... Cependant, nous avons dû de temps en temps renouveler notre stock ou faire face à l'imprévu. C'est ainsi qu'à chaque escale, il y avait toujours des défis à relever et des missions impossibles à remplir.

Il a fallu arpenter toutes les ruelles de Porto pour trouver des filtres à gasoil et à huile du bon modèle pour la vidange du moteur. À Naos, il y a eu la quête d'une mercerie pour dénicher le velcro et les élastiques qui servent à bloquer les cassettes du bord dans des étagères fabriquées à cet effet. Il a fallu braver l'angoissante mauvaise réputation de Colon pour s'équiper de la prise électrique qui nous a permis de nous raccorder au quai...

Les courroies pour l'alternateur posé sur l'arbre d'hélice avaient une fâcheuse tendance à s'user plus que prévu, et il a fallu s'en procurer de nouvelles dans des endroits parfois assez retirés. À Mindelo, aux îles du Cap Vert, par exemple, Bruno s'est vu entouré d'une dizaine de guides bénévoles, chacun se proposant de l'emmener dans l'endroit adéquat où il pourrait trouver son bonheur ! À Suva, il y avait un choix trop grand de courroies, et c'est bien sûr une mauvaise que Brigitte et Christine ont ramenée la première fois... La mise en place de la dite courroie était ensuite une autre paire de manches, et se traduisait généralement par une bonne demi-journée de jurons et de grommellements qui s'échappaient de la cale moteur.

Mis à part quelques incidents minimes, nous n'avons pas eu de galères ni de mauvaises surprises pendant ce demi-tour du monde. La préparation y est sûrement pour beaucoup, mais c'est aussi grâce à un entretien soigné et régulier du bateau et du matériel. Nous avons caréné la coque une fois à Lisbonne avant de traverser l'Atlantique, puisque nous n'avions pas eu le temps de le faire avant. Et nous avons recommencé en Guadeloupe pour tondre le gazon qui avait poussé dans la marina de Bas du Fort. Ensuite, il a suffi de brosser de temps à autre la ligne de flottaison pour qu'Ilboued soit toujours impeccable !

Côté gréement et voiles, pas de soucis non plus à signaler. Il faut dire que nous avons eu Victor Tonnerre, notre voilier préféré, à bord pendant une semaine. Il a passé son temps à tout vérifier, contrôler, renforcer, épisser, etc... Un souvenir majeur de son passage reste quand même la corde de la cloche qu'il a mise en place en grande cérémonie au beau milieu des palétuviers de la rivière salée ! Lorsque nous sommes partis de Groix, nos voiles avaient déjà 6 ans et 12 000 milles. Nous avons fait un contrôle général et complet de l'état du bateau à Nouméa, après 12 000 milles d'alizés, et avant l'étape suivante jusqu'à la Thaïlande que Bruno s'apprêtait à faire en solitaire. Les voiles devraient tenir encore plusieurs fois 12 000 milles !

Alors, c'est quoi ce bricolage dont nous parlons tout le temps, puisque tout va toujours bien à bord ? Eh bien, par exemple, la liste des choses à faire à l'escale aux îles du Cap Vert comprenait entre autres : vérifier le circuit électrique, changer la courroie de l'alternateur, remettre une anode sur l'arbre d'hélice, s'occuper de l'étanchéité du prisme arrière, changer le joint des WC, vérifier la soute à eau, etc... À Panama, il fallait encore changer la courroie de l'alternateur, mais aussi nettoyer la cale moteur, faire repasser la troisième bosse de ris dans la bôme, réparer le spi, vérifier l'usure des écoutes de foc, réparer l'antenne de la petite radio, recoudre les coulisseaux de misaine, fabriquer une petite table pour l'arrière, etc... La routine, quoi !