Pas d'avis de tempête en cours ni subi...
Mais c'était un peu calculé pour, en suivant la route que nous avions choisie, et pendant les périodes où nous avons navigué. Avant de partir, nous avions soigneusement étudié les pilot-charts, lu beaucoup de récits de navigation, et prévu la route en conséquence. Le but était de naviguer au soleil, en empruntant la route des alizés. Le passage du Cap Horn sera pour un prochain tour !
Il faut dire aussi que l'impression que chacun peut avoir du mauvais temps est complètement dépendante de la taille et du type de bateau sur lequel il navigue. Sur Ilboued, nous n'avons jamais été vraiment gênés par les conditions météo. Nous sommes très rarement mouillés grâce au pavois qui protège des embruns. Les bouchains permettent au bateau de se caler à la gîte, et il y a peu de mouvements brutaux de rappel dans les vagues puisque c'est un dériveur.
Mais pendant le voyage, nous avons quand même fréquenté quelques coins moins confortables que les autres. La traversée du golfe de Gascogne, pourtant en plein mois d'août, nous a paru un peu agitée vers la fin, mais nous n'étions sans doute pas encore bien amarinés. Entre Madère et les Canaries, un vent de travers 5-6 bien établi, une mer bien formée, et quelques grains orageux pour pimenter le tout ont été la cause de certains abandons pour la traversée de l'Atlantique sur les bateaux voisins. Il faut dire qu'il y avait tellement d'embruns que le pastis pris sur le pont en était salé !
Le spectacle a été grandiose aussi, et un peu impressionnant pendant deux jours, sur la route de Panama après la Guadeloupe. La mer surtout était grosse, le vent costaud (un bon 6-7, avec des rafales), mais portant. Et tout s'est calmé tellement rapidement à l'abri de la côte colombienne, qu'il n'en reste que des images superbes.
Et finalement, la navigation la plus "pénible" que nous ayons faite fut entre Bora Bora et Nouméa, avec une mer encore agitée, et un vent portant, mais très irrégulier en direction, et en force qui variait entre rien du tout et 35 nœuds bien établis. Ce furent des manœuvres incessantes nuit et jour, et parfois sous des grains assez violents...
Le temps qu'il fait, c'est un sujet qui passionne les foules et bien sûr les marins. Alors aux escales ou à la radio, lorsque nous entendions parler de tempêtes terrifiantes, de creux de douze mètres dans le raz de Sein, ou au contraire de calmes plats interminables, de moyennes inférieures à un nœud pendant des jours sur les routes que nous suivions, nous ne pouvions que rester très humbles et penser que nous avions beaucoup de chance !
Pour clore ce sujet météorologique, nous devons encore dire un grand merci à tous les copains radio-amateurs de Nouméa et d'ailleurs qui nous ont transmis régulièrement des cartes et prévisions lors de vacations BLU toujours animées et pleines d'humour.