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Entre Prudence et Ingéniosité : La Sécurité à Bord d'Ilboued

posté les 05/01/1995 par Bruno vue(s)60

Echelle de bain

Echelle de bain

Entre Prudence et Ingéniosité : La Sécurité à Bord d'Ilboued

#TOUR DU MONDE

posté le 05/01/1995 par Bruno vue(s)60

D'un avis unanime et général, émanant des spécialistes de la navigation ou du simple badaud, Ilboued est un bateau fiable, costaud, fait pour le tour du monde, etc... Nous avons entendu toutes sortes de commentaires.

Il n'empêche qu'en grande traversée, et partout en mer d'ailleurs, on est toujours à la merci d'un accident, d'une imprudence ou de pas de chance. Et il vaut mieux avoir préparé l'improbable plutôt que d'être pris au dépourvu un jour dans une situation plus ou moins tragique.

Alors, nous sommes bien sûr partis avec tout l'équipement de sécurité obligatoire sur tout voilier naviguant en première catégorie, c'est-à-dire autour du monde. Brassières, harnais, fusées de détresse, radeau de survie, nous avons tout ça à bord. Et pour rassurer nos mamans, et nous donner un atout supplémentaire, nous avons fait l'acquisition d'une balise Sarsat avant de partir, qui devrait permettre un secours rapide si jamais un drame survenait.

Nous avons lu aussi pas mal de récits et de conseils donnés par quelques prédécesseurs ayant fait la triste expérience du naufrage. Et nous savons que le matériel de survie stocké dans le radeau de secours n'est pas toujours à la hauteur des besoins rencontrés. Alors nous avons préparé un bidon étanche à portée de main dans la descente du carré, prêt à être embarqué en catastrophe, et qui contient de quoi aider à tenir le coup au cas où : du matériel de pêche, un bon couteau, quelques paquets de tabac, chocolat et raisins secs, des vitamines, de quoi écrire, et un mini scrabble pour passer le temps...

Un autre accident qui peut arriver en bateau, et qui est toujours présent dans nos têtes, c'est celui de l'homme à la mer. Bruno a bricolé un système alarme-sécurité à faire breveter, qui fonctionne à merveille, et devrait donner une chance supplémentaire à un éventuel baigneur malgré lui : un bout (pour les non-marins, bout est synonyme de cordage ou aussière, il faut prononcer le "t" à la fin) donc un bout d'une cinquantaine de mètres traîne en permanence derrière le bateau, avec un nœud tous les mètres environ. Si quelqu'un s'accroche à ce bout, la tension libère une petite rondelle prise en étau dans une sorte de pince à linge. Un contact électrique se fait et un klaxon assourdissant retentit, donnant l'alarme (c'est un vrai cauchemar, on pourrait se croire dans les embouteillages parisiens !).

Le seul tout petit inconvénient, c'est que le klaxon se déclenche parfois de manière intempestive à cause de la mer agitée ou de mouvements trop brusques de la barre, cela arrive la nuit en général, et c'est alors un moment d'agitation effrénée dans la douce quiétude ambiante...

Un dernier problème restait pour le naufragé-involontaire-accroché-au-bout-de-secours, c'était celui de remonter à bord. Qu'à cela ne tienne, une splendide échelle de pont est maintenant disponible, résultat du club bricolage entre les Canaries et les îles du Cap Vert, à poste le long du pavois, et qui nous a servi principalement de jacuzzi dans la longue houle des alizés.