Pour avoir traduit d'anglais en français les instructions nautiques concernant cet archipel, à l'attention de copains pas trop à l'aise dans la langue de Shakespeare, nous étions en arrivant incollables sur l'histoire, les mouillages, la navigation dans cet archipel, la pauvreté du pays et les tracasseries possibles pour les formalités d'arrivée...
L'atterrissage à Sal au petit matin après 8 jours de traversée fut quand même un petit choc ! Les îles n'ont de vert que le nom, et les collines pelées et grises sans l'ombre d'un brin d'herbe qui dominent la petite ville de Palmeira ne sont pas vraiment accueillantes. Malgré notre culture toute neuve sur le pays, nous avons trouvé le moyen d'arborer un pavillon de courtoisie qui n'était pas le bon... En effet, le régime du pays a changé l'année dernière et certaines de nos informations se trouvaient quelque peu périmées !
Sans tenir compte d'un avis général assez négatif, nous avons passé ensuite quelques jours à Mindelo (île de Sao Vincente) qui nous ont confortés dans l'idée que rien ne vaut sa propre expérience ! Ancien chef-lieu de colonie (portugaise), c'est une petite cité mignonne, aux maisons colorées, aux rues grossièrement pavées, peu de voitures, et surtout beaucoup d'autochtones désœuvrés qui vous abordent pour dire bonjour, gentils et souriants certes, mais quelquefois légèrement collants !
Malgré cette prévenance un peu insistante et les rafales d'alizés qui secouaient Ilboued au mouillage, nous nous sommes laissés prendre au charme de ce petit îlot d'Afrique tellement dépaysant. La pauvreté est évidente, il y a beaucoup de mendiants et des meutes de chiens faméliques dans les rues. La principale source de revenus est l'aide internationale, mais on sent un réel effort de développement : quelques beaux bâtiments administratifs, une petite place fleurie en centre-ville, quelques supermarchés encore mal achalandés, mais présents, et surtout des enfants partout, et des gens qui palabrent à tous les coins de rues, nonchalants et souriants.
Et puis les pêcheurs viennent spontanément vous proposer quelques langoustes pour le déjeuner, qu'il faut marchander en faisant baisser les prix à coup de paquets de cigarettes. Notre dernier souvenir restera le sourire de José qui a gardé l'annexe sur la plage à chacun de nos tours à terre et à qui Bruno a donné son tee-shirt Tonnerre, à sa demande, le jour du départ.
 
					
					 
					 
					 
				 
					