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Interview: Jean François et Anne, une famille bretonne à TahitiAA

posté les 15/06/1995 par Bruno vue(s)414

Interview: Jean François et Anne, une famille bretonne à Tahiti

TOUR DU MONDE

posté le 15/06/1995 par Bruno vue(s)414

Existe-t-il une collectivité originale des bretons en séjour professionnel à Tahiti ? Ils sont plusieurs centaines mutés pou quelques années au service de la Défense (essentiellement en lien avec le Centre d'Expérimen. tation nucléaire - un lien souver indirect. Les essais de bombes atomiques turlupinent les polynésiens, pas les européens don l'avenir est ailleurs). Enquête sur le vit, auprès d'une de ces fa milles métropolitaines exilées à Papeete. Découverte chanceuse du faré d'Anne et Jean-François Girault, où l'accueil est excellent. Quartier résidentiel, jardinets clos à l'image lointaine des lotissements de Queven ou Caudan. Les farés y sont de vraies maisons, avec portes et fenêtres (toujours ouvertes, sauf si les occupants s'absentent, le vol n'est pas une obsession mais il est prudent de se clore). Le toit déborde assez pour que l'on puisse faire le tour du bâtiment à l'abri des averses périodiques. Anne est secrétaire au Commissariat de Marine. Jean-François l'a suivie pour s'occuper des enfants (deux et cinq ans); ses compétences électroniques lui ont permis de trouver ensuite un emploi. Ménage moderne, typique. Ils livrent facilement leurs impressions, heureux d'entrer en contact avec une personne qui représente pour eux des voisins au pays (il n'y a pas loin de leur Guidel aux différents appontements et maisons lorientaises fréquentés par l'équipage de l'Ilboued) L'invitation au Voyage: La manière de vivre doit s'écarter de celle que vous connaissiez en région bretonne. Le logement, par exemple, est-il plus ou moins agréable ? Il y a trop de différences pour pouvoir comparer. En tous cas, ici, nous n'avons pas le souci d'améliorer l'intérieur de la maison, nous ne sommes pas dans nos meubles. La vie est chère à Papeete. Avez-vous des problèmes de budget ? Heureusement, dans l'Administration, les salaires sont corrigés d'un coefficient censé compenser le prix élevé des produits. Finalement, pour peu que l'on fasse attention, le séjour permet de réaliser quelques économies. Vos enfants sont-ils correctement pris en charge par l'école ? Il n'y a pas à se plaindre. A part le passage un peu tardif de la garderie à la maternelle. Pour notre petite Anaïs, archi-délurée, cela ne sera peut-être pas évident. L'horaire de travail vous donne-t-il l'impression de laisser plus ou moins de temps libre qu'en métropole ? Ce sont les week-end dont nous profitons le mieux. Comme il fait en principe beau temps toute l'année, ils sont tous bons à prendre. A la limite, nous avons presque une impression de vacances perpétuelles. Il ne parait pas nécessaire de prendre des congés sur place. Pour ne pas perdre pied dans le rythme des saisons, il est accordé aux fonctionnaires un voyage en métropole tous les deux ans, ce qui est bien appréciable. Aussi pour que les enfants retrouvent l'affection des grands parents. Avez-vous des contacts avec la population locale, ou bien ne vous rencontrez-vous qu'entre métropolitains ? Les relations de voisinage avec les tahitiens de souche sont bonnes, mais restent superficielles. Pour ce qui est des fréquentations avec les compatriotes, elles sont plus faciles qu'à Lorient. Il existe des amicales de toutes sortes, et même une association des Guidelois. A ce point que nous évitons de nous laisser complètement enfermer par ces cercles. L'organisation des Bretons de Papeete permet de monter des voyages vers des îles un peu lointaines. Ceci améliore notre connaissance de tous les archipels. Nous espérons en avoir visité l'essentiel avant la fin de notre séjour. Imaginez-vous que, rentrés en Bretagne, vous conserverez la nostalgie de ces îles? Sans aucun doute. C'est un peu le prix à payer de la découverte d'un pays attachant. En plus, si l'emploi d'Anne, même peu folichon, est garanti, pour Jean-François rien n'est assuré. Vous savez qu'un certain nombre de métropolitains de passage comme nous se décident à prendre racine ici. Il arrive alors qu'ils sortent de la normalité, mais ce n'est pas inéluctable.