Ludovic, boat's hitch-hikker, s'est fait enrôler sur Ilboued
Conseil aux amateurs et marins d'eau douce comme moi, allez boire quelques bières (verres d'eau déconseillés) avec les skippers de passage sur le Canal de Panama au bar du Yacht Club de Colon. Donnez un coup de main comme lamaneur (ou "Line Handler" dans le patois local) et vous vous retrouverez 50 milles plus loin, côté Pacifique. Avec une chance considérable et en faisant preuve de beaucoup de diplomatie, vous réussirez peut-être à rester à bord pour une route de 4000 milles qui vous mènera jusqu'aux Marquises. Dans le cas contraire, vous aurez tout de même empoché 50 $US, et serez prêt à réitérer votre tentative.
Quel est le meilleur moyen pour élever son esprit, apprendre la différence entre un hauban et un galhauban, un artimon et une misaine, tester les différences de salinité de l'eau, apprécier l'humeur du capitaine, reconnaître la croix du sud que celui de voguer sur un voilier transocéanique. Avec un peu de chance, et de la persévérance, il est même possible d'apprendre quelques bribes de breton ou de ch'timi (et les musiques qui vont avec).
J'étais routard (de San Francisco à Panama durant ces 6 derniers mois) me voilà mousse sur un navire traversant le Pacifique. Mais ça n'est plus ce que c'était ! Les seules contraintes : lire pendant 6 heures vautré sur le pont, méditer en regardant l'horizon circulaire, l'écume, les dauphins et observer les étoiles pendant le quart de nuit.(NDRC: mon p'tit gars ça n'est que le début, patience...) Très important, il faut aussi connaître parfaitement le dosage du Ti punch.
Si vous avez quelques inquiétudes au sujet du passage de la ligne (l'Equateur), ce n'est qu'un mauvais moment à passer, j'ai du en effet absorber une coupe de champagne et saluer l'Ilboued.
