s'écria le skipper lorsque qu'il prit le globe terrestre entre ses mains, la gauche masquant l'Australie et la droite couvrant l'Amérique du sud. Excepté quelques minuscules taches éparses, tout ce qu'il voyait du globe n'était qu'océan. Un petit bout de sa route était tracée, de Panama aux Galápagos. Cette traversée rythmée par le bruit du diesel et les fréquents changements de voilure fut finalement beaucoup moins pénible que les nombreux récits des prédécesseurs ne le laissait présager. L'angoissant passage du canal de Panama et ses inquiétantes écluses les avaient préparés, lui et sa coéquipière, à négocier l'attente et à distiller tous les jours et les nuits qui leur restaient avant l'ultime étape.
Il regretta amèrement la rudesse du règlement Équatorien qui interdisait la visite des îles enchantées car le phoque qui se frottait contre la carène, les fous, les pétrels et les pélicans qui lui disputaient un poisson fraîchement pêché, donnaient bigrement envie de suivre les traces de Darwin. Tant pis ! Route ouest et rendez-vous en Polynésie.
